lundi 26 août 2013

Truth in 24 … Biking

 24 août 2013, ma 2ème participation aux 24H vélo en solo sur le circuit mythique du Mans : « le Bugatti »

L’an passé, j’étais trop impatient, trop fougueux… Après un excellent 1er tour de cadran, je voyais le temps s’allonger, tour après tour jusqu’à l’arrivée. Mais aucune embuche pour moi sur l’édition 2012…. Mais l’édition 2013  en a décidé autrement :

14H: Début de la mise en grille, tour de mise en place, hymnes, présentation et procédure de départ : type 24H du Mans, of course !

15H : Le coup de feu est donné, les premiers coups de pédales aussi. Le départ est toujours autant impressionnant vue de l’intérieur, 450 vélos qui partent simultanément à l’assaut de la piste, n’a rien de banal.
Un peu comme l’an passé, je me fais avoir et emporté par le rythme de bons pelotons, mais je me prends au jeu !




Mon objectif cette année est de 600km, ce qui m’impose une vitesse moyenne générale de 25km/h pause comprises. Reste à savoir comment les organiser :
Je pense qu’un arrêt toutes les 2H, me permet de ravitailler suffisamment, et de me détendre 5 à10mn pour mieux repartir. Mes calculs m’indiquent donc une allure de 27km/h sur piste pour un arrêt toutes les 2H. D’autant plus que cette année, j’anticipe sur les douleurs occasionnées par la selle et par la position continue durant 24H. J’emmène donc avec moi 3 tenues de cyclisme, afin de garder souvent des vêtements secs. Aussi, j’applique des bandes de kinésiologie sur les genoux et dans le dos.
Il est 15H45, ma vitesse moyenne est actuellement de 35km/h, beaucoup plus rapide que prévu, mais dans le peloton je ne sens pas trop la fatigue. La météo est similaire aux 24H 2012, un peu de grisaille, beaucoup de vent, mais pas de pluie sur le premier tour de cadran. A mon sens, avec autant de vélos en piste, le plus menaçant reste le vent. Chacun cherchant la roue de son voisin pour limiter son effort, les roues parfois se frôlent.
J’en ferais les frais à la fin de la première heure.






16H, chute au S bleu. Ce virage traverse le vent d’est en ouest, avec une phase de vent de face, ainsi, le peloton se déporte sur la gauche en entrée, en derrière au milieu du S, puis sur la droite en sortie, c’est un joli chassé croisé. Mais dans cette manœuvre, face à une rafale de vent, je touche la roue arrière de mon prédécesseur, ensuite tout va très vite et je me fais heurter, tombant au sol,  avec le vélo me succédant.
Le choc est assez violent, le casque se fend en deux parties (acheté la veille…), la roue semble à la perpendiculaire du guidon (ou l’inverse ?), les cocottes se disent bonjour, les commandes de freins et vitesses sont lourdement endommagés, la pédale gauche est tordue, le dérailleur légèrement tordu également, les vêtements déchirés… Les 2 cyclistes ayant chuté avec moi repartent, moi je ne sais même pas encore si je suis ok, mon corps vibre encore de l'impact, je saigne sur la hanche, à l'épaule, dans le cou, mon casque est fendu en deux, pendant quelques minutes, le moral aussi est détruit, je pense que c'est déjà fini… Puis je repense aux efforts accomplis ces derniers temps, à ces heures d’entrainements, a cet investissement aussi bien personnel que financier, aux sacrifices effectués pour mon hygiène de vie ces dernières semaines ! Ai-je fait tout cela en vain ???


Je me relève, je check mon corps de bas en haut, je détords le guidon et la fourche autant que je le peux, l’assistance me récupère au même moment, m’aidant à finir la distance aux stands.
Dans un même temps, en marchant jusqu’au stand 54, je me remémore ces nombreuses courses de 24H que je suis venu voir tous ces mois je juin dans la Sarthe. Je me remémore toutes ces remontées effectuées sur la totalité de la course ! Il est 16H15 Romain, la course se termine dans 22H45 !!!

Je laisse mon vélo chez mondovélo (que je remercie gracieusement), ils m’informent que les pièces leur manquent, et que les réparations ne seront que ponctuelles… Ok leur dis-je, ça me va comme cela, je suis seul et la montre tourne. En attendant le PC sécurité vient à mon stand faire quelques check sur mon état de santé… Après les check « Monsieur vous devriez voir un docteur », « c’est hors de question, je suis seul et j’ai déjà perdu 1 heure, la montre ne m’attendra pas, et personne ne roulera pour moi », ainsi je poursuis sans l’accord du médecin. Les secouristes ayant été aux petits soins avec moi, le seront encore pour le reste de ma participation, en m’encourageant à chacun de mes passages, je ne peux pas cacher que ça remonte un peu le moral…


17H, je repars avec la hargne et l’envie d’aller au bout, le premier tour de reprise est dure ! Les jambes me lancent, l’épaule me fait mal, le vélo grince, la pédale gauche à du jeu et je dois pousser dans l’axe pour ne pas déchausser…




18H, en sortant des stands une heure auparavant, je pensais repartir pour un relais de 2H… que nenni ! Dans la montée du Dunlop, le cycliste juste devant moi casse sa chaine ! Je roule dessus, PAF le pneu arrière ! Je ne suis pas très loin des stands, j’y descends à contresens (je ne sais pas si c’est autorisé…. ^^), mais j’avais flairé la crevaison cette année, je change donc directement une jante de rechange avec un pneu déjà monté :p ! J’en profite pour ravitailler un peu, en me disant que je vais cette fois ci repartir pour 2H…
19H, depuis la chute, avec les cocottes, les commandes 105 et le dérailleur endommagé, les vitesses ne passent pas toujours aussi bien, parfois elles passent même toutes seules… Il fallait donc bien que cela finisse par dérailler !! Je déraillerais une premières fois devant les stands, une seconde dans le Dunlop. Ainsi je me dis, tant pis, je roule maintenant uniquement sur le grand plateau !
20H il fait frais, je décide de rentrer changer de tenue, histoire de ne pas en plus choper la crève, j’en profite pour remonter ma paire de Mavic Sys-R (ayant monté les Aksiums sur la crevaison), remplir les gourdes, et c’est repartit ! Je repars en trombe, j’essaye de ne jamais m’arrêter très longtemps, car j’ai peur de ne pas pouvoir repartir à froid avec mes blessures.

22H, j’avais pourtant dit que je ne repasserais pas le petit plateau !!! Il a fallu d’une fois de plus, une fois de trop, dans la montée du Dunlop, un clic sur la commande de gauche, la chaine déraille, s’emballe, s’enroule entre le petit plateau et le cadre, et se bloque !!! Je me démène avec mes doigts, jusqu’à en saigner, impossible de la bouger ! Un mec de l’assistance arrive, même constat : Ok je te ramène au stand. Dans la manœuvre j’ai le droit à un tour complet en voiture :D, faible compensation… J’aurais préféré l’Audi qui tourne autour de nous !

Arrivé au stand je me presse devant Shimano, mais du monde attends devant moi… Je m’impose de façon un peu impolie, expliquant que je suis solo et que je ne veux pas laisser le temps défilé, mais le staff fait la sourde oreille, bon, je peux comprendre… Mon tour arrive (30mn depuis le déraillement…) la chaine est effectivement « bloqué », obligation de démonter le bloc pédalier pour la libérer ! Bloqué pour bloqué, j’en profite pour manger quelques pâtes et un steak de soja, je récupère mon vélo, il est 23H, je repars pour… Aussi long que je peux, car j’ai perdu trop de temps (encore une fois).

23H, la relance est dure, une heure d’arrêt complet, les blessures se sont clairement faites ressentir à la reprise ! Crampe dans le mollet gauche (hyper extension du mollet lors de la chute, car je suis resté bloqué dans le cale pied gauche…), inflammation de toute la jambe droite (car je suis tombé du coté droit). Il faut que je me réchauffe me dis je, prends un bon paquet, et mouline !
C’est ce que je fais, sans pour autant mettre mon cœur en zone rouge, je mouline, 8mn de moyenne au tour, c’est 1mn de moins qu’avant mon crash, mais je me ménage pour aller au bout.

1H du matin, après une remontée de la 55ème à la 32ème place solo, ma jambe droite me lance soudainement de grands douleurs inflammatoire du mollet jusqu’à la hanche…
Je baisse le rythme, j’essaye un tour, deux tour, de plus en plus lentement, le 3ème sera le tour de la réflexion, de la rédemption…
Que dois-je faire maintenant ? Arrêter ? Non ? Mais si je continue, qu’est ce que je risque ? Qu’ai-je à me prouver pour aller si loin, et peut être trainer une blessure sur la saison à venir ? Tu as déjà fini le Mans Romain ! Tu es loin de ton objectif mais, tu reviendras plus fort la prochaine fois, après tout, tu as essayé malgré tout ce qui s’opposait à toi cette année… C’est ce que me dit ma conscience.


Il est 1H30 du matin, je suis rentré au stand, je n’ai roulé que 234km, la moitié de l'an passé… Et je dois déclarer forfait suite aux blessures…




Comme l’ont dit beaucoup de pilotes dans ces stands « This is le Mans », sur 24H tellement de choses peuvent arriver, il y a tellement de facteurs difficiles à anticiper, et forcément plus dur à affronter lorsque l’on est seul. On peut se préparer, engager beaucoup de moyens pour y parvenir, mais parfois, un simple fait de course peut changer toute la donne… La course dure 24H, et elle se termine une fois la ligne d’arrivée franchie, le lendemain, à 15H.

J’aimerais remercier mon père, présent pour me supporter, les stands Mondovélo et Shimano pour leur assistance, l’accueil du stand 54, le PS secours du Dunlop venu à mon stand, les enfants que je ne connaissais pas et qui m’encourageaient dans le Dunlop ; et toute l’équipe de CGO.

Les quelques photos Maindru 

Les données GPS Bryton
http://www.brytonsport.com/mapTrackView?id=4116563

Et bientôt quelques prises de la GoPro ;)
Notamment le crash... 


vendredi 26 octobre 2012

Rencontre avec l'asphalte: "Voiture 1 - 0 Vélo"


C’était un matin comme ils se ressemblent tous pour moi depuis le début du mois de septembre.
Mon sac est déjà prêt, je n’ai qu’à avaler les œufs et céréales me faisant office de petit déjeuner, avant d’enfourcher mon fidèle destrier, fait de pignons et d’acier. Un petit coup d’œil à ma montre, deux petits clacs à mes pieds, et me voilà en route pour le premier cours de la journée.
Comme la saison le veut, à 7h30 du matin, il fait encore nuit noir. Lampe avant, arrière et gilet jaunes seront donc mes alliés face à l’hostilité.
Il fait frais, le vent ne m’en veut pas trop aujourd’hui, et de toute façon, il ne sera pas mon ennemi cette fois ci.

A vrai dire, je n’ai jamais redouté les éléments, ni même la vitesse, la faune ou encore la topographie. En revanche, je redoute l’animal le plus dangereux de nos voie, celui capable d’écrasé une voix ; caché derrière son instrument de contrôle, prédateur de ses deux grands yeux blancs avant, il se sent puissant, surélevé par ses quatre pattes de forme circulaire. Absorbé par la puissance que l’instrument lui confère, il en oubli ses congénères cyclopèdes : je parle bien entendu de l’automobiliste !  

Le cas est classique, la piste cyclable se situant souvent à droite de la chaussée, le futur coupable ne se doute pas que dans son angle mort, se cache le cycliste que je suis. D’autant plus que le conducteur de l’arme à quatre roues n’est probablement pas habitué à ce qu’un cycliste le double à 38km/h… Cette vitesse restera celle d’impact, je n’ai pas eu le temps de prendre les freins… Souhaitant tourné à droite, et me trouvant exactement dans son angle mort sur cette même droite, l’automobiliste ne m’aura vu qu’au moment ou j’aurais joué à superman devant son pare brise…
4 mètres, ce sera la distance entre le décollage et l’atterrissage, mon seul regret et de n’avoir pu en profiter plus longtemps !

Si j’ai pu apprécier le décollage, je n’ai en revanche pas pu applaudir le pilote pour l’atterrissage, qui à mon goût, était un peu trop mouvementé. La réception ne se fit pas sur les deux roues, mais plutôt sur l’épaule, coude et hanche droite pour finir sur l’os pariétal du crane (sans traumatisme bien heureusement). Ce n’est malheureusement (ou heureusement) pas mon premier accident, ce qui m’a permis de me rappeler qu’il ne faut pas bouger d’un pouce. Bien que ma chute n’aie pas rencontré d’autres obstacles que le sol, j’ai du mal à ressentir mes bras, j’ai peur qu’ils soient cassés, l’onde de choc ayant résonné à l’intérieur de ces deux ci. Le responsable souhaitant s’approcher de moi, s’y reprendra à deux fois avant de pouvoir m’approché. En effet, la peur de me blesser profondément (ce qui neutraliserait mon année d’étude), me fera pousser un long cri spartiate, qui le fera reculer, mais aura pour effet secondaire d’ameuter les personnes avoisinantes.

Par chance, ce son aura atteint les oreilles d’une secouriste, qui a bien entendu tout de suite su faire les bons gestes, dans l’attente des secours. 
La suite, vous la connaissez surement déjà, elle s’écrit avec des rimes comme ambulance, urgence, patience, science… Pourvu que cela ne termine pas par condoléances.

Verdict, plus de peur que de mal, des contusions sur le coté droit, des micros déplacements dans le rachis lombaire et cervicale, quelques écorchures et quelques heures à regarder le plafond de l’hôpital.

Alors que tirer de cette expérience ?

Sur le plan social, partager la route entre ses différents usagers à toujours été un dilemme. Pourtant j’ai connu un pays où piste cyclable et voie routière sont deux choses bien différentes…
Partager la route, c’est aussi partager des risques, et il faut y être prêt à chaque instant.

Sur le plan personnel, cela ne me décourage en rien d’effectuer mon tour du monde, au contraire.
J’y trouve là une force supplémentaire, puisque j’ai survécu à l’attaque d’un dinosaure de 1.3 tonnes, même si il ne s’agit là en fait, que d’une pâle péripétie face à l’étendue de celles qui m’attendent pour le temps et l'espace qu'il me reste à parcourir.


PS: coté matériel, le vélo n'est plus vraiment exploitable, quant à la voiture.... Laissez libre cours à votre imagination !

mardi 28 août 2012

Le Mans vélo solo : terminé !

Cela fait bien des années que je n'avais pas fait un meeting de course au Mans, mais bien la première année que je l'ai fait sur un vélo, idée assez originale proposée par la CGO.



Arrivée le vendredi après-midi au camping, déjà beaucoup de monde déjà en place: des professionnels, semi pro ou encore des amateurs, cela parle plusieurs langues européennes; parait il que nous avons même eu une équipe australienne !

Vendredi soir, récolte des dossards et puces de chronométrage.
Suivi d'une grosse nuit pour attaquer ces deux tours d'horloges seul face à la montre.

Samedi matin, tout le monde se prépare: ça discute stratégies ça et là, je plaisante avec mes voisins de camping en leur expliquant que je n'avais pas à disputer mes choix stratégiques avec mes coéquipiers... Je roule seul ! 
Tout le monde se prépare des pâtes pour les heures à venir, boissons isotoniques, gel d'énergie...

A midi briefing général de la direction de course sur le déroulement de l'épreuve.


Ensuite tout va très vite, il faut ramener le vélo au stand, prendre ses quartiers dans le box, est ce que j'ai bien préparé mes gourdes, est ce que j'ai bien mis mon transpondeur, mon dossard ? Tu te poses trop de question Romain, tu es déjà en retard sur la grille de départ, et pour la peine, tu partiras dernier des derniers !

14h40, je reste 15mn à sympathiser avec 3 anglais qui sont venus ensemble mais ont décidés de faire 24h solo plutôt que de constituer une équipe. Quand je leur demande pourquoi, la réponse leur paraît évidente "because we re British".


Je chanterais "God save the Queen" avec eux, et ils suivront l'air de la "Marseillaise" avec moi.
14h57, départ annoncé dans 3mn toujours avec ces mythiques thèmes de décompte des 24H du Mans.
14h59, coup d'œil à ma montre, un à mon père tenant mon vélo à quelques mètres de moi, juste en face.
Mon pied bien derrière la ligne blanche, surtout ne tombe pas en courant, et ne chute pas au premier tour.
BANG
Le départ est donné, je suis dernier... Pas pour longtemps, l'excitation du départ me donne des ailes, ou plutôt des jambes. Je donne de grands coups de pédales et grapille les cyclistes par dizaines. L'envie est là, mais la réussite en est toute autre, mon manque d'expérience en peloton se paye cash a cause des 60km/h de vent annoncé, je n'arrive pas toujours à trouver place dans le peloton et lorsque je ramasse le vent de face, c'est un peloton entier qui m'efface...
Je comprendrais vite que l'ambiance bon enfant qui régnait jusqu'à présent, laisse place à un monde de requins, où chacun défend sa place, ne laissant aucune marge de manoeuvre à ses adversaires... Dure loi du sport, il me faudra quelques heures avant de réussir à prendre mes marques dans ce peloton éclaté de plus de 450 personnes.

18H.... Je roule encore, je n'ai bu que la moitié de mon eau... Je continue ! Est ce le bon choix ? A ce moment là je le crois, puisque je ne fait que remonter. A vrai dire, ma plus grande expérience solo avant ces 24H, était une 12H de vélo reliant Québec à Montréal (300km). Je pars de cette expérience, pensant pouvoir la renouveler 2 fois consécutivement.

20H45: 1er arrêt ravitaillement au stand, 7mn seulement, je suis à cet instant 21eme sur les 68 solos de l'épreuve, je suis encore en jambe, je commence secrètement à penser à un top 15, mais l'épreuve est longue, j'ignore tout de la suite, sur ces pensées je repars... à l'attaque !

00h00: 2ème arrêt, et 1er coup de bar, mes chronos commencent à descendre d'une minute au tour, c'est pourquoi je décide de me reposer un peu. Avant cette pause sera mon meilleur classement, 17ème des solos, et environ 300 des 460 du classement général. Après 1H d'arrêt cette fois ci, je repartirais pour un relais de 3h, qui commencera à m'annoncer mes limites...

03H00: 3ème arrêt, un peu prématuré, un mal au ventre suivi d'une diarrhée me saisit, je ne comprendrais que plus tard que je fait un début de gastro... Mais queneni, un petit mal de ventre ne m'empêchera pas de repartir.

04h30: Après une faible série de tours, je ressent les limites de mon corps, non pas musculaire, mais bien des blocages au niveau du dos, et des fortes irritations au niveau de la selle, comme je n'en avais jamais eu auparavant.
Ces dernières auront raison de moi, je retente de partir plusieurs fois pour des petits relais, en vain, je ne peux plus m'asseoir...

6H00: Changement de stratégie: après avoir dégringolé à la 25eme place (et je n'ai pas fini de tomber) je décide de faire des petits relais de moins d'une heure de roulage (suivi d'un temps de pause équivalent), ou je serais à 75% debout sur le vélo, puisque la douleur de la selle est maintenant insupportable. Cette stratégie marchera un temps mais me donnera de vilaines crampes aux deux fesses...

10H00, me voilà maintenant confronté à un choix Cornélien: La douleur de la selle m'impose de me lever du vélo, les crampes aux fesses m'ordonnent de m'asseoir sur la selle...
Je commence à comprendre que mon corps supporte de moins en moins l'épreuve et que je ne pourrais aller au bout dans ces conditions. Souhaitant à tout prix franchir la ligne d'arrivée coûte que coûte, je ferais le choix, à la fois lâche et réfléchis, de faire une pause de 3h avant la fin de l'épreuve. Bien que je n'aurais guère dormis plus d'une seconde durant la totalité de l'épreuve, ce petit break me permet de recouvrer des forces.

14h40: Je pars donc pour un ultime relais, un baroud d'honneur dans lequel je suivrai le peloton de tête, oubliant momentanément la douleur, le sprint final me transcende, je réalise mon meilleur tour sur l'avant dernier tour de course, un peu frustrant en soi, mais j'en suis tout de même content.

15h00: Lever du drapeau à damier (enfin !), avec un dernier sprint final sur la ligne, plus pour le fun que le résultat car je suis bien loin derrière eux au classement général.


Mes chiffres:
Distance parcourue: 451.8km
Temps sur lé vélo: 16H09
Vitesse Moyenne: 28.5km/h
Vitesse Max: 60.9km/H1
Tour le plus rapide: 7mn08s (35.4km/h)
Position départ: 68/68
Meilleure position: 17/68 (00H00)
Position finale: 38/68



Mon sentiment d'après course:
Bien entendu content d'avoir participé, mais déçu de ma performance qui n'est pas à la hauteur de ce que je projetais pour cette épreuve. Mon objectif minimum de 500km n'a pas été atteint, et donc de ce fait, mon objectif théorique maximum de 700km est encore plus loin. Pourtant aux premières 12H je réalise 350km.
Ce qui est frustrant est de ne pas avoir réussi à gérer la douleur et l'effort sur la totalité de l'épreuve, puisque 75% de ma performance s'effectue durant le premier tour d'horloge.
Au moins je me serais fait plaisir avec de forts groupes en peloton, à attaquer comme un damné quitte à me cramer un peu. Je prenais bien plus de plaisir à pédaler ainsi.
J'ai compris en ce week end que j'étais encore loin des professionnels, mais que le fond était là. Ma grande force fut dans les virages, ou je n'hésite pas à attaquer, un reste de pulsions du sport automobile que j'ai pu pratiquer sur le circuit :)

A ne pas refaire:
Le camelback était une bonne idée pour effectuer un premier relais long, mais il représente un poids supplémentaire sur le vélo, on peut s'en débarrasser quand la nuit approche car il fait moins soif.
Fini les boissons isotoniques en abondance, a force d'en user, elle me donnait envie de vomir.
L'eau plate, il n'y a rien de mieux !
Suivre la tête de course (même si c'est transcendant, c'est surtout à long terme, épuisant).


Quoi qu'il en soit, ce fut une belle expérience qui m'invite à réessayer l'année suivante avant de partir pour mon projet de tour du monde.


L'article sera bientôt mis à jour avec quelques photos et vidéos supplémentaires.

vendredi 24 août 2012

24H du Mans live: J-1

Quelques semaines que cette épreuve m'obsède
Un millier de kilomètre parcouru en Août
A vélo, dans l'espoir de trouver remède
De poursuivre les tours quoi qu'il m'en coûte

Boucler les deux tours d'horloge seul à vélo
Un défi qui relève surtout de la folie
Courage, expérience et la bonne dame météo
Doivent cet instant, tous se retrouver réunis

J'ignore totalement quel sera ma performance
Ni même si je croiserais le drapeaux à damier
Une découverte de soi dans l'ignorance
Une volonté d'acier pour des rêves éloignés




Suivez le classement en direct sur le site des 24H vélo

Départ samedi 25 Août à 15H

Classement et chronométrage

http://www.24heuresvelo.fr/fr/

vendredi 3 août 2012

Concours*: Histoire d'un voyage à vélo...

Dans le cadre du 30éme anniversaire du bagagiste vélo "Otrtleib", un concours littéraire est organise avec de nombreux lots à la clef  "Site concours d'Ortleib"

Il vous faudra rédiger un essai de 500 mots en Anglais de votre plus beau voyage à vélo, voici la version Française de mon texte:

Puisse-t-il vous aider à comprendre les motivations de mon projet.



Un voyage inattendu

Bonjour, je m’appelle Romain. J’ai connu 22 étés avant de partir pour ce voyage, un voyage de 3000 kilomètres autour du pays Québécois.

Mais de quel voyage dois-je vous parler ?

Le voyage ou je suis un assis sur un siège, les kilomètres défilant dans un théâtre où les décors se succèdent.
Si je n’ajoutais pas à cette métaphore la douloureuse jouissance de mes cuisses, l’on pourrait se croire installé sur un canapé à regarder une émission de National Geographic.

Si je devais trouver l’essence de ce voyage, je le décrirais comme des milliers de kilomètres de forêt vierge avec quelques villages isolés, des rencontres humaines fortes, des échanges de cultures et un accent qui m’aura fait tantôt sourire, tantôt me répéter. Des animaux que je n’avais vu à ce jour que derrière la vitre d’un zoo, des paysages que je ne connaissais qu’en photo…
Cependant ce n’est pas de ce voyage dont je vais vous parler,  mais plutôt d’un voyage dans un voyage, celui de l’homme qui s’y est trouvé.

Je veux vous parler d’une aventure qui a révolutionnée ma façon de penser, de sensations que je pensais jusqu’à aujourd’hui connaître m’étaient en fait inconnues : la faim, la soif, la fatigue…
Cette mise en danger face aux besoins primaires nous rappelle à l’ordre et nous montre à quel point nous sommes faibles. Sur les étapes de mon voyage où la civilisation se faisait rare, je m’en remets à dame nature. Puisse-t-elle m’offrir à boire et à manger, ainsi qu’une belle nuitée. Un niveau de symbiose avec Gaïa que je n’avais jamais atteint.
Lorsque mes étapes se passaient en milieu rural, je ressentais alors le besoin de me rapprocher de mon peuple : l’Homme.
Hier une forêt m’hébergeait, ce soir ce sera un québécois avec une hospitalité sans frontière.

Cette situation de faiblesse me rend le goût des choses simples. Jours après jours, j’oublie tout le superficiel du caractère social que nous colportons aujourd’hui ; au profit du plaisir d’une simple gorgée d’eau, une bouchée de pain, une sieste dans l’herbe, la chaleur d’un feu,  une rencontre unique avec la faune et la flore.
Mes sens s’aiguisent, jusqu’à devenir sensible à la vibration sonore du vent entre les feuilles d’un arbre.

Je pense que beaucoup me rejoindrons sur cette constatation : Partir ainsi loin de sa zone de confort nous rapproche aussi bien de notre planète que de notre prochain, tout en comprenant que nous partageons tous quelque chose de fort ; nous foulons la même terre. Parcourir autant de kilomètre sur un transport aussi modeste et loin de chez soi, est un accomplissement en soi, et il m’a été nécessaire dans la quête d’un bonheur plus légitime.

Pardonnez-moi si je ne vous ai pas plus conté les détails de mon aventure, j’ai préféré vous faire passer un message plus humain, celui d’un homme parti sans rien, et rentrant avec tant de souvenirs, d’un homme parti célibataire et rentrant marié à sa planète.

            Je m’appelle Romain, j’ai fait un mois durant, assis sur ma selle, des milliers de tours de roues, avant que la lune ne commence elle aussi son tour. Je l’ai fini sur mon 23eme tour de soleil, une fabuleuse aventure qui m’invite aujourd’hui à faire le tour de la terre… Départ pour 2014.



A vos plumes, vous avez jusqu'au 15 Août pour envoyer votre essai (en anglais) sur le Site concours d'Ortleib.

mardi 31 juillet 2012

Les 24h du Mans... A vélo.


Après plusieurs mois de cogitation, il est temps de passer à la préparation.



   Physique dans un premier temps, mais qui a aussi pour but de prouver a mes futurs partenaires, ainsi qu'a moi même, tout le sérieux de ce projet, et l'investissement personnel que j'y consacre.

   Rouler aux 24H du Mans... En tant que ex-pilote de sport automobiles, je peux dire que j'en ai toujours rêvé.
   Au delà de l'objectif de préparation physique ou mentale que je m'inflige par la participation individuelle aux 24H du Mans en Vélo 2012, c'est surtout une guerre psychologique contre moi même:
   Par ces moyens, je tente l'auto persuasion d'un bonheur plus saint; abandonner son passé et ses ambitions de grand consommateur de la société occidentale, au profit d'un mode de vie et de passions en adéquation avec notre nature.

   J'espère que la conversion de cette épreuve automobile, en épreuve cyclosportive, m'aidera a faire le deuil de cette passion automobile qui m'anima il y a encore peu.
   Et que si je troque un monstre de vitesse contre une bicyclette. Je me console en pensant que je troque aussi des centaines de litres d’essences contres quelques litres d’eau.


Par cette étape, je trouve que la métaphore "prendre un nouveau virage" convient parfaitement.

Rassurez vous, je ne militerais pas contre le sport auto, car bien que très énergivore, il amena aussi de belles innovations, mais ceci est un autre débat.


Départ de la 4ème édition des 24 heures du Mans à vélo le 25 Août à 15H au circuit Bugatti du Mans.


Site des 24H du Mans velo

dimanche 29 juillet 2012

C'est parti !

   Un moment déjà que j'y pense, faire ce tour du monde à vélo.
A vrai dire, depuis que j'ai goûté a cette vraie sensation de liberté lors de mon tour du Québec à vélo (Blog de mon Québec à vélo), qui, par delà les moments de bonheurs et de l'intense sentiment de simplement "Vivre", m'a surtout laissé sur ma faim... La faim d'en voir encore plus !



  Alors comment se dit on du jour au lendemain "allez je me lance" ? 
Je vous répondrais que le plus dur est surtout de l'annoncer à ses proches et à ses amis, tout comme je sais que l'annonce de ce blog, avec la naissance de ce premier article, en fera peut être bondir quelques uns.
  Et puis, comment faire comprendre a votre entourage que vous allez les quitter, pour un long voyage, dont je ne connais que la date de départ (début 2014), et n'ai absolument aucune idée de la date retour...
  Maintenant cet obstacle franchi, me voilà dans le début d'une grande aventure... Administrative !!! Oui car si l'homme se veut "libre", en se penchant un peu sur le concept de "liberté" au yeux des différentes administrations et gouvernements, la liberté à un prix ! Prix qui commence par "passeport, visas, vaccins, devises, assurances obligatoires..." chacun ayant des règles d'immigrations différentes.
   L'idée de "voyager libre" paraît d'un seul coup compromise, certains se sont même retrouvés prisonniers entre deux frontières "pas le droit de rentrer dans le pays suivant, et interdiction de revenir au pays précèdent... Que fait on ?".

   J'introduis donc ce blog par l'annonce de la création d'une association, dans laquelle je centralise toutes ces tâches connexes... Mais indispensable. Association qui, vous l'aurez deviné se nommera "étoile roulante".
Je la nomme ainsi pour plusieurs raisons:
- Raison sportive: Les rayons de la roue me font souvent penser à une étoile... Qui roule !
- Raison écologique: L'étoile en question est ma belle planète bleu, sur laquelle je roule en toute écologique.
- Raison personnelle: Il serait trop prétentieux de ma part de m'apparenter à une étoile, mais le rôle d'une étoile est de montrer le chemin, et c'est bien ce que j'entends faire pour tout ceux désireux de découvrir et préserver notre planète, ainsi qu'à l'espoir que nous donnons aux générations futures.